La Petite Princesse
Sortie le 1er février 2024 chez Eyroles.
L'histoire
Face à un monde qui s’assombrit, une partie de l’humanité a décidé d’éclairer le futur. La Révolution bleue, vaste mouvement de métamorphose, est lancée. Des dizaines de millions de citoyens s’organisent avec enthousiasme à travers la planète pour réinventer la société et donner corps à ce rêve, portés par une irrésistible lumière indigo sortie des profondeurs de la Terre-mère et des songes de l’astronaute Paul Gardner.
Lucy Spencer et Abel Valdés Villazón se retrouvent au cœur de cette vague bleue, qui ne tarde pas à déclencher les foudres de la Chine, prête à tout pour contrôler le grand récit planétaire. Lucy et Abel organisent la résistance. Janie Tyler, leur fille adoptive, découvre alors qu’elle est la clé de cette révolution et que son destin est intimement lié au plus célèbre des livres, Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, qui contiendrait des indices permettant de remonter vers le Grand Secret de l’Humanité. Une course contre la montre est enclenchée pour sauver notre espèce.
Roman visionnaire, La Petite Princesse nous entraîne dans une épopée aussi haletante que poétique, où l’ombre côtoie sans cesse la lumière. Fondée sur une imposante documentation, cette odyssée entremêle avec maestria les dernières découvertes scientifiques aux sagesses les plus anciennes. La Révolution bleue nous propose une voie inspirante et nouvelle pour réconcilier l’Humanité avec sa planète, ouvrir les cœurs et élever les consciences.
Jean-Pierre Goux, ancien chercheur en mathématiques et entrepreneur, est spécialiste de la transition écologique et énergétique. Il est également auteur de la saga à succès Siècle bleu et président de l’ONG OneHome. Prolongez l’aventure sur revolutionbleue.fr
Préface d’Olivier d’Agay, petit-neveu d’Antoine de Saint Exupéry, directeur de la Succession Saint Exupéry-d’Agay et secrétaire général de la Fondation Antoine de Saint Exupéry pour la jeunesse.
Extrait 1
Lorsque l’astronaute rouvrit les yeux, quelques feux étaient réapparus à la surface de la Terre. Enfin. Paul observa avec attention cette région et vit progressivement se dessiner un arc de lumière à travers la Nouvelle- Zélande, puis un autre, sur l’ensemble de l’Australie. Des arcs qui évoquaient la forme d’une bouche. Gaïa semblait lui sourire. Paul comprit alors avec stupeur que ces lumières n’étaient pas un hasard.
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Gêné par ses gants, il parvint à ouvrir Le Petit Prince et à en faire défiler les pages. Il connaissait le livre par cœur, mais il préféra lire à haute voix ce fameux chapitre xvi dont il avait rêvé, celui où le petit personnage survolait, depuis l’espace, la septième et dernière planète de son périple : la Terre.
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Vu d’un peu loin ça faisait un effet splendide. (…) D’abord venait le tour des allumeurs de réverbères de Nouvelle- Zélande et d’Australie. (…) Alors entraient à leur tour dans la danse les allumeurs de réverbères de Chine et de Sibérie. Puis eux aussi s’escamotaient dans les coulisses. Alors venait le tour des allumeurs de réverbères de Russie et des Indes. Puis de ceux d’Afrique et d’Europe. Puis de ceux d’Amérique du Sud. Puis de ceux d’Amérique du Nord. (…) C’était grandiose.
Le visage de Paul s’était illuminé. Des larmes coulaient le long de ses joues. Il remercia l’Univers pour ce signe et contempla le chapitre xvi qui se produisait enfin sous ses yeux. C’était effectivement grandiose. Ces arcs lumineux lui étaient destinés. Les Sapiens s’étaient transformés en allumeurs de réverbères, pour lui. Le seul métier pour lequel le Petit Prince avait affirmé : « C’est véritablement utile puisque c’est joli. »
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Sa vie et son sacrifice n’avaient pas été vains. La beauté de cet instant le submergeait. Son cœur palpitait à toute allure et il s’efforça d’en ralentir les battements. Son Œuvre n’était pas encore achevée et il devait tenir jusqu’à l’arrivée des secours, qu’il espérait toujours. En attendant, il demeura, bouche bée, à contempler ce ballet de lumières, face à lui, sur cette boule suspendue au milieu du Cosmos. C’était irréel. Paul Gardner était émerveillé par l’humanité.
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Paul demeura ainsi, assis sur la Lune, radieux et immobile, à sangloter face à la Terre. Il regardait les continents défiler et s’illuminer chacun à leur tour. L’astronaute n’en revenait toujours pas. Combien étaient-ils derrière ces lumières ? Des millions ? Des centaines de millions ? Des milliards ? Le cœur immense de Paul se gorgeait progressivement de l’amour de chacun de ces humains. Lorsqu’ils étaient unis par le cœur, les Sapiens étaient capables du meilleur.
Extrait 2
La Petite Princesse contempla le ciel qui commençait à s’embraser. Elle aimait ces instants du début du jour où le Soleil levant côtoyait les dernières étoiles. C’était aussi le moment où les rêves s’estompaient pour laisser place à la réalité. Une réalité belle ou rude, selon le prisme avec lequel on décidait de l’observer. Malgré les tourments de la vie, on pouvait parfois ajuster les lunettes à travers lesquelles la conscience s’exerçait. En ce qui la concernait, Janie était chaque matin partagée entre l’émerveillement et la peur. L’émerveillement d’être vivante sur cette planète extraordinaire où tout la passionnait. La peur que le chaos vienne à nouveau bouleverser sa vie. Elle avait tout perdu, ses parents et Paul, son meilleur ami. Auprès de Lucy et Abel, elle commençait à renaître, mais le flou qui entourait leur départ en vacances avait ravivé l’angoisse de se retrouver à nouveau seule.
Pour chasser ces idées noires, Janie sortit le petit lecteur de musique qu’Abel lui avait offert. Elle plaça les écouteurs dans ses oreilles et sélectionna L’Amour et la violence de Sébastien Tellier, remixé par Boys Noize. Il lui semblait que ce morceau créait une sorte de bouclier. Il éloignait les ombres qui tentaient quelquefois de prendre le contrôle de son esprit et de son cœur. Aux premiers kicks de batterie, Janie eut envie de se lever et de danser pour célébrer le Soleil. Au lieu de cela, pour profiter de la magie de l’instant, elle se contenta de rester assise en bougeant légèrement la tête et les épaules, en rythme et avec élégance. La petite se réjouissait simplement d’être là, vivante, sur ce plateau désert. Elle dodelinait de la tête, portée par les boucles rythmées qui, telle une spirale infinie, l’entraînaient vers l’Éden.
En observant ce spectacle majestueux, Janie se demanda pourquoi les humains voulaient vivre au paradis après leur mort. Ils y étaient nés et ne s’en rendaient même pas compte. La petite fille saisit alors son cahier et rechercha l’un des secrets confiés la veille par le professeur Pungor. À l’aide des schémas minutieusement recopiés, elle localisa Antarès, l’étoile la plus brillante de la constellation du Scorpion. Puis elle identifia sur la voûte céleste Tau Sagittarii, l’étoile inférieure de la poignée de la théière dans la constellation du Sagittaire. À mi-chemin entre les deux, il n’y avait, en apparence, rien, à part le résidu de la traînée blanchâtre de la Voie lactée. Pourtant, ’objet cosmique le plus important de ce recoin de l’Univers s’y cachait.
Un objet invisible. Sagittarius A*, le trou noir supermassif qui occupait le centre de la Voie lactée, le vortex autour duquel toutes les étoiles de notre galaxie gravitaient. La Terre n’orbitait pas qu’autour du Soleil, comme Copernic et d’autres s’étaient évertués à nous le faire comprendre, elle gravitait aussi autour de ce trou noir. « L’essentiel est invisible pour les yeux » affirmait, à raison, le Petit Prince. Sagittarius A* était à la Voie lactée ce que le puits était pour le désert ou la Grotte bleue pour la Terre. Sa présence inobservable embellissait cette petite partie du Cosmos.